La revendication locale fonctionne!

Ben
Karla Gagnon, Parent

En 2019, notre fils Ben a reçu un diagnostic d’autisme. À cette époque, Ben avait trois ans et demi, ne parlait pas, risquait de prendre la fuite et n’était pas conscient du danger. Nous vivons dans un quartier pittoresque et tranquille, mais il est arrivé à plusieurs reprises que des automobilistes passent dans notre rue à toute vitesse. Cela rendait l’endroit incroyablement dangereux pour Ben qui pouvait facilement s’égarer dans la rue. Sachant cela, je devais essayer de changer les choses. La signalisation! Nous avions besoin de signalisation dans notre rue pour dire aux conducteurs de ralentir parce qu’il y avait des enfants autistes dans le quartier. Je suis donc allée sur Amazon et j’ai acheté des panneaux métalliques, un pour chaque extrémité de la rue. Je n’avais pas réalisé que pour mettre en place la signalisation, je devais passer par de nombreuses formalités administratives pour la faire approuver. Après avoir appelé la Ville de Timmins, j’ai été accueillie par une personne à la voix aimable à l’autre bout du fil, qui a écouté mon histoire et qui voulait aider à changer les choses. 

Les jours se sont transformés en semaines et les semaines en mois et pendant que nous attendions, la COVID a frappé le monde, et tout s’est arrêté soudainement. Nous avons travaillé très fort avec Ben. Grâce à son orthophoniste dévoué et à notre empressement à lui enseigner la sécurité, Ben, maintenant âgé de quatre ans et demi, a pu identifier des mots, communiquer, comprenait le danger et ne risquait plus de prendre la fuite.  

Sautons au 14 septembre 2021. Après une longue journée de travail, je rentrais chez moi en voiture, en montant la colline. Au moment de tourner à gauche dans notre rue, j’ai immédiatement freiné. J’ai sursauté et j’ai dit tout haut : « Oh mon Dieu! Ils l’ont fait, ils ne l’ont pas oublié! » Il était là, le PANNEAU DE SIGNALISATION. Un grand poteau métallique aux couleurs vives qui disait en caractères gras : RALENTISSEZ enfants autistes (en anglais). Les larmes ont commencé à couler et j’ai ressenti un sentiment immédiat de gratitude. « Ils m’ont entendue. Ils sont sensibles à notre cause. » Je suis arrivée devant notre maison, j’ai stationné la voiture et j’ai couru à l’autre bout de la rue pour voir un deuxième panneau installé. J’ai pris une photo avec ma fille à côté, j’ai pris un moment et j’ai ressenti comme un grand silence. Puis, lentement et calmement, je suis retournée chez nous, submergée par l’émotion.  

J’ai contacté la Ville de Timmins le lendemain. J’ai parlé à la personne la plus gentille et la plus attentionnée au téléphone et je lui ai demandé de transmettre le message à toutes les personnes impliquées dans l’installation des panneaux. Je voulais les remercier d’avoir écouté et de ne pas avoir oublié mon Ben et tous les autres enfants autistes de notre rue.  

J’ai appris par la suite que la même signalisation avait été mise en place dans une autre rue de Timmins. Je vois que des changements se produisent dans notre ville et je crois fermement que c’est grâce à tous ceux qui continuent de défendre les intérêts de nos proches qui présentent un trouble du spectre de l’autisme. 

Merci d’avoir voulu connaître notre histoire.  


 

 

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