Ce que j’ai vécu pendant les premiers mois de la COVID-19

Cartoon woman with short brown hair holding a mask
Amanda Strapp

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Comme tout le reste du Canada, j’ai été affectée lorsque la COVID-19 est arrivée officiellement et a commencé à faire des ravages. Même si pendant les premiers mois, je n’ai rien remarqué, j’ai vraiment ouvert les yeux quand le gouvernement a donné l’ordre de fermer la majorité des commerces pour aider à contenir le virus. C’est à ce moment que j’ai vraiment compris la gravité de la situation.

Quand j’ai réalisé ce qui se passait, la peur m’a envahie. Qu’allait-il arriver? Notre vie telle que nous la connaissions était-elle terminée? Est-ce que je pourrai à nouveau faire les choses que j’aime un jour? Et j’avoue que lorsque je pensais à ça, je croyais vraiment que je ne pourrais plus jamais pratiquer mes activités. Ne plus jamais aller au centre commercial, ne plus jamais manger une grosse portion de nachos au Turtle Jacks, ne plus jamais boire tranquillement une limonade avec un brownie à Indigo, ne plus jamais faire rien de tout cela. Cette pensée m’a vraiment bouleversé. Le pire est arrivé quand j’ai su que mon voyage à Vancouver serait annulé en raison de la situation et que j’ai dû annuler mes vacances. C’était terrible, je n’avais pas fait de voyage depuis des années, et je voulais aller dans l’ouest depuis qu’un ami de la famille m’en avait parlé.

Je dois aussi souligner j’ai un TOC et que je fais de l’anxiété. Ces affections n’allaient certainement pas m’aider avec tout ce qui se passait, et me faisaient plutôt sentir encore pire.

J’ai passé les premiers quelques jours fâchée, mais je n’en ai parlé à personne.

Donc j’ai passé les premiers quelques jours fâchée, mais je n’en ai parlé à personne. Heureusement, parce que je travaille au service à la clientèle dans un service essentiel, j’avais encore le droit de quitter la maison pour aller travailler. Je crois fermement que ça m’a été d’une grande aide de pouvoir sortir et de faire quelque chose alors que je devais composer avec tous les mauvais sentiments que le confinement m’occasionnait. Cela dit, au début, travailler avec la clientèle pendant cette période était cauchemardesque. Les gens me demandaient des produits qui étaient toujours en rupture de stock, comme du désinfectant pour les mains, ils n’étaient généralement pas contents qu’il en manque, et les gérants étaient stressés alors qu’ils tentaient de garder le contrôle de la situation.

Finalement, le stress m’a gagnée et je me suis chicanée avec ma mère, lui demandant comment j’étais supposée de « faire comme si de rien n’était » et lui exprimant comment je me sentais depuis les derniers jours. Quand je me suis calmée, je me suis excusée et j’ai reparlé à ma mère et à mon père, et nous étions tous capables de comprendre que la situation me stressait et qu’il fallait trouver comment affronter cette crise.

Woman journalling

Le jour suivant, je suis allée au travail. Ma mère et mon père ont tout de suite commencé à essayer de prendre un rendez-vous avec la médecin qui m’aidait à composer avec mon TOC et mon anxiété. J’ai aussi commencé à écrire mes pensées et ce que je ressentais dans un journal pour m’aider à exprimer ma colère tous les jours. Quelques jours plus tard, j’ai commencé à me sentir mieux, car j’exprimais mes sentiments et mes parents m’encourageaient souvent en me disaient qu’il y avait de la lumière au bout du tunnel.

Peu de temps après, j’avais des rendez-vous en ligne avec mon médecin à quelques semaines d’intervalle. Elle m’a écouté sans porter de jugement, ce qui m’a permis d’exprimer ce que je vivais et elle m’a fait sentir mieux, et m’a fait comprendre que je ne devrais pas avoir honte de moi et que j’étais une bonne personne. Elle m’a aussi encouragée à continuer d’écrire puisque ça m’aidait à me sentir mieux. J’ai continué jusqu’à ce jour, maintenant, j’écris tous les trois jours.

Pour ce qui est du travail, ça s’est amélioré aussi. J’ai fait de mon mieux pour comprendre que l’entreprise traversait une période difficile et j’ai continué à faire ma part au travail, que ce soit en travaillant de soir ou en disant aux clients que nous n’avons plus de désinfectant pour les mains. Les semaines passaient et les choses s’amélioraient, nous recevions les produits dont les gens avaient besoin, et je commençais à travailler de jour à nouveau pour répondre à la demande. Nous respections les mesures de sécurité, comme se laver les mains toutes les 30 minutes, porter un masque, et prendre sa température avant de rentrer au travail.

Pour ce qui est du travail, ça s’est amélioré aussi. J’ai fait de mon mieux pour comprendre que l’entreprise traversait une période difficile et j’ai continué à faire ma part au travail, que ce soit en travaillant de soir ou en disant aux clients que nous n’avons plus de désinfectant pour les mains. Les semaines passaient et les choses s’amélioraient, nous recevions les produits dont les gens avaient besoin, et je commençais à travailler de jour à nouveau pour répondre à la demande. Nous respections les mesures de sécurité, comme se laver les mains toutes les 30 minutes, porter un masque, et prendre sa température avant de rentrer au travail.

Mais ce qui est le plus génial, si tout va bien, c’est que je pourrai aller dans l’ouest finalement au cours des prochaines semaines.

Je sais que tout ira bien.

Papa et maman avaient raison par rapport à la lumière au bout du tunnel, je me sens comme si je l’avais atteint et maintenant je sais que tout ira bien. Il faut simplement faire preuve d’intelligence et demeurer en sécurité pour ne pas retourner à la case départ. J’avoue que je suis inquiète par rapport à ça, puisque depuis la réouverture, tout le monde pense que c’est fini. Les gens pensent qu’ils peuvent courir partout et s’amuser et que rien ne peut arriver.

En réalité, les choses ont changé. Nous avons de nouvelles lois pour assurer que nous sommes en sécurité et le problème ne sera pas réglé tant qu’il n’y aura pas de vaccin.

Mais il y a de l’espoir. Et ça, je le comprends. Même dans les moments les plus difficiles, la vie trouve un moyen de continuer. C’est la plus grande leçon que j’ai tirée de tout ce qui s’est passé.

 

Au sujet de Amanda Strapp

Amanda Strapp siting at a table typing on a macbook.

Amanda Strapp est une aspirante journaliste et une autiste autoreprésentante qui a suivi le programme sur la presse écrite du Sheridan College. Elle travaille actuellement comme caissière et partage les expériences qu’elle vit au travail ainsi que ses autres intérêts et réflexions sur son blogue, Amanda’s Tales. Amanda a écrit plusieurs articles couvrant les événements de différents organismes communautaires, dont Autisme Ontario, et nous publierons ici d’autres textes de sa part.

 

 


 

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